mercredi 18 janvier 2012

CHAPITRE L ll

Synagogue :
Le 12 septembre 1940, les nazis ont détruit, puis rasé la synagogue consistoriale du quai Kléber à Strasbourg.

Entre les deux guerres, des événements surprirent Consistoire et Communautés. L’antisémitisme et la misère favorisèrent l’immigration dans les années 20 des juifs de l’Est européen et à partir de 1933 ceux persécutés par Hitler. Le nouveau Consistoire tout en perpétuant la tradition, fut un Consistoire d’un style diffèrent. Il n’était question de se borner pour l’essentiel au culte, mais de se soucier avec intensité, de la culture juive, des écoles juives, de la solidarité avec Israël et les autres communautés juives en France et dans le monde, de la lutte pour les droits de l’homme et contre l’antisémitisme. Aussi de l’accueil et de l’intégration à partir de 1962 de nos frères séfarades d’Afrique du Nord.
Le grand Rabbin Schwartz prononça en 1936 à Strasbourg un sermon, à l’occasion de la fête de Roch Hachanah, retraçant les événements importants de l’année écoulée et rappelant les événements qui agitaient le monde et les attaques portées contre l’honneur des juifs expliquant en partie le resserrement des rangs et la nécessité d’une solidarité sans faille suite aux « lois de Nuremberg ».
Après la première guerre mondiale, réunis en assemblée les Rabbins de France procédèrent à un échange de vues sur la question du sionisme et de la Palestine. Une résolution fut adoptée où ressortirent des idées fortes comme les liens religieux et historiques qui attachent la Palestine au judaïsme, comme la sympathie marquée par la colonisation juive qui est aujourd’hui plus que jamais une obligation pour le maintient de l’unité du judaïsme et pour l’assistance morale et matérielle aux juifs dans le pays qui fut et qui reste la Terre promise. « D’autre part l’association verrait avec satisfaction la création d’une Société destinée à favoriser la participation de tout le judaïsme français à la renaissance de la Palestine juive ». Dans le contexte de la déclaration Balfour (2 novembre 1917) qui encourage favorablement l’établissement en Palestine d’un foyer national pour le peuple juif et avec la législation par les anglais du territoire palestinien (1922), la position des Rabbins français est très modérée. Elle exprime ainsi l’espoir de rénovation par le travail en Palestine.
(Extrait de l’assemblée générale de l’association des Rabbins de France, les 26 et 27 juin 1923.)

Rénovation par le travail en Palestine, c’était le souhait de Théodore Herzl : faire immigrer en Palestine les juifs de petite condition, telle était sa conception de la démocratie. Lui, l’Aristo Austro-Hongrois.
- Cet appel à la solidarité me semble tout à fait normal même souhaitable.
- Tu as raison Miquel, mais avec les excès du sionisme ce n’est plus de la solidarité mais de la complicité et c’est peut-être là que les Rabbins au lieu de participer à la guerre auraient pu faire ce distinguo. J’ai du mal à admettre que des religieux fassent la guerre, mais bon après tout les Almoravides qui conquièrent l’Espagne, plus communément appelés « mores » étaient des moines Berbères guerriers venus d’Afrique du Nord. Tu le sais comme moi qu’ils y restèrent Huit siècles en Andalousie. 800 cents ans. Ce n’est pas rien.
Cet appel à la solidarité me semble tout à fait normal même souhaitable, cependant pour le différencier du communautarisme sectaire, qui lui ne peut être admis s’il se réalise au détriment d’autres communautés, qui dans ce cas cette solidarité est d’ipso facto : un principe « raciste ». L’association des rabbins de France devrait faire preuve d’intelligence et de compassion, mais connaissent-il seulement la signification de ce dernier mot ?  Avec les excès du sionisme il eut fallu, il me semble, qu’une assemblée des rabbins de France s’inquiète aussi des dérives de  la secte sioniste pour recadrer les Juifs à une attitude plus juste. Cependant est-ce que les rabbins le veulent-ils ?  Des rabbins faisant partie des gradés endoctrinant les recrues dans l’armée israélienne… Qu’ont-ils sacrifié à leur liturgie ? 

Il y avait en Europe avant la Shoah les pogroms, lynchage barbare, incompréhensible de familles tout à fait intégrées, l’horreur absolue digne de ce que seul l’homme est capable de faire ?  Personne ne peut apporter de réponse satisfaisante à cette propension de l’homme à faire le mal et elle ne peut être que partielle et évasive, à tous les coups, apocryphe. Il n’y a pas plus stupide qu’une foule aveuglée par la connerie.  Ce que je crois  c’est que les grands philosophes juifs actuels au lieu de vivre pour pérenniser Israël y compris mensongèrement feraient mieux de se concentrer sur cette question essentielle et déterminer si le comportement de personnes issues de la communauté fusse-t-ils une infime partie, ne porte pas tort à la communauté toute entière ?  Nul ne peut prétendre agir contre l’intérêt  des autres, vouloir lui porter tord sans en subir, aujourd’hui, demain, dans cinquante ou cinq cents ans les conséquences.
- Tu as sans doute raison, mais comment expliquer cette certitude ?
- Ne crois pas qu’il s’agisse de divinations que j’aurais trouvé dans le marc de café ou que sais-je encore, c’est uniquement une réflexion personnelle, issue de l’observation de notre société qui s’impose à moi, cela me parait évident.
- Oui, mais on pourrait faire le même reproche a d’autres communautés.
- Exactement, je n’en disconviens pas : le Christianisme avec les croisades ; les Espagnols avec les « conquistadors » ; les Européens et les pogroms ; les Catholiques avec l’inquisition puis avec la « Saint Barthélemy » ; les Bolcheviques ; les Allemands avec la « Nuit de cristal » ; les nazis avec l’Holocauste et la Shoah ; Saddam Hussein et le génocide des Kurdes ; Bush et le bombardement de civils…   j’en oublie. Le sionisme et…

Un Mythe qu’il faut dissiper est celui qui voudrait, comme l’affirmait un jeune adhérant des jeunesses juives ou quelque association ad hoc : -« que le sionisme est le droit pour les juifs d’avoir un  état et que la Shoah le leur autorisait ». Évidement c’est une façon de voir les choses, que des juifs veuillent immigrer sur ce qui était la terre promise pour y vivre en paix, après les crimes subis pendant la Deuxième guerre mondiale, je trouvais cela acceptable, plutôt bien même à condition que ces immigrées respectent le peuple qui les accueille. Ce qui évidemment n’a pas été le cas, sur ce point le sionisme a manqué le rendez-vous qu’il aurait du avoir avec l’histoire. Déjà en 1986 Théodore Herzl, écrivain juif  Hongrois (Budapest 1860 – Edlach, Autriche 1904) Préconisait dans son ouvrage  l’État juif  1896 ; l’Altneuland 1902, exposant ses conceptions du sionisme et créa la Banque nationale juive et le Fond national juif pour l’achat de terres en Palestine. 
- Mingo, mais nous savons aussi que, l’achat de terres, se ne fut la généralité.
- Oui, mais une autre réflexion s’impose à moi ; quelque soit le propriétaire une maison, d’une terre elle reste comme faisant partie intégrante de l’État qui est le sien. Elle ne change de nationalité avec le changement de propriétaire. Non ?
Imaginons : qu’en Alsace où nombre d’Allemands achètent des Chalets dans les Vosges, ces chalets deviendraient de fait un territoire Allemand ! 
- Non, bien évidemment.
- Hé bien,  Miquel c’est pourtant ce qu’a cherché à faire Herzl. En fait, il cherchait une légitimité qu’il savait ne pas avoir, d’un autre coté si la chose est bien présenté, peut, effectivement, faire illusion.

Je vais de donner un exemple vécu. Lors d’une formation en 1992 de gestion des Stocks, (niveau licence) un des élèves, connaissant je suppose mes opinions, me dit un jour : (sans que je n’ai jamais parlé avec lui de ce conflit) « les juifs on acheté leurs maisons aux arabes, maisons qui étaient les leurs avants ». Je l’ai regardé pour tenter de distinguer s’il ne se moquait de moi  ou qu’il ne me provoquait, mais non il était sérieux ! Non seulement  il estimait que ces maisons devenaient une possession israélienne mais encore quelles appartenaient à l’origine aux juifs ! Je tenté de lui expliquer que sur cette terre il y a plus de 6 000 ans que des êtres y vivent, qu'ils n'étaient pas là en villégiature que c'était leur patrie. Il fit régence à la bible comme preuve incontestable de la vérité. C’était la deuxième fois que l’on me citait la bible comme preuve absolue de la vérité, mais quelle vérité,  alors j’ai laissé tomber.
En effet, j’estime que ce n’est pas à moi de ramener dans le droit chemin les illuminés ou les êtres inintelligents qui acceptent comme vérité absolue, les vérités apocryphes de la Bible.
- Pourquoi tu as précisé : niveau licence ?
- Ô simplement pour préciser, faire remarquer que le niveau était suffisamment élevé, que je m’adressais à quelqu’un capable de réflexion personnelle.  Que c’était quelqu’un apte de faire le distinguo.

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