Un
groupe d’Israéliens écrivirent au Secrétaire Général de l’Onu M Koffi Hanan
Votre
Excellence,
Les
projets nucléaires iraniens prennent une signification alarmante avec menace de
l’Iran de se retirer du TNP.
Le
Moyen-Orient est une région volatile. Pendant les 50 dernières années, le
Moyen-Orient a connu plus de guerres que toute autre région du monde. Si les
gouvernements de la région acquièrent des armes nucléaires, la probabilité d’un
Holocauste nucléaire au Moyen-Orient augmentera
considérablement. Le monde entier sera
affecté par un holocauste nucléaire au Moyen-Orient. Les efforts pour mettre un
terme aux projets nucléaires de l’Iran ne seront pas crédibles tant que
d’autres gouvernements de la région se
verront autorisées à avoir de telles armes.
Comme
on le sait, en 1987 un tribunal israélien a condamné le citoyen israélien
Mordechai Vanunu à 18 ans d’emprisonnement
pour avoir informé le « Sunday Times » sur l’industrie
israélienne d’armement nucléaire. Le tribunal a déclaré Vanunu coupable de
trahison, pas de diffamation. Ce qui équivaut à une reconnaissance
officielle. A ce jour, L’Iran nie avoir
l’intention de fabriquer des armes nucléaires et il a signé le TNP. Tous les
gouvernements israéliens ont refusé de le signer. M Shimon Pères, le
vice-Premier ministre israélien, à récemment répondu aux menaces iraniennes
contre Israël en affirmant : « L’Iran aussi peut être détruit. »
Nous suggérons que vous preniez des mesures pour qu’Israël et aussi l’Iran se conforment au TNP et
mettent sous contrôle international toutes leurs installations nucléaires. Des mesures prises contre les projets
nucléaires de l’Iran qui ne sont pas aussi appliquées aux projets israéliens ne
sont pas crédibles et vont inévitablement paraître biaisées de la pure
hypocrisie. Nous vous appelons à déclarer que les nations Unies soutiennent
l’idée d’un Moyen-Orient dénucléarisé et quelles feront en sorte que tous les
gouvernements de la région signent le TNP.
Seule
la pression sur TOUS les gouvernements de la région peut empêcher un holocauste
nucléaire.
Dans
l’attente d’une réponse, sincèrement vôtre,
Gideon Spiro, coordinateur du Comité
Je
reste néanmoins un peu dubitatif, Israël possédait la Bombe nucléaire dès le
début des années 50, mais c’est aujourd’hui qu’ils s’inquiètent ! Bon. C’est toujours mieux que rien.
L’effacement
d’un patrimoine :
Saleh ABDEL-JAWAD, professeur à
l’université de Birzeit, s’interroge sur les raisons de l’échec de
l’historiographie arabe et palestinienne face à la narration historique
israélienne, et sur l’occupation de la réalité de la Nakba pendant si
longtemps. Il identifie trois causes majeures : la perte du patrimoine
écrit, le rôle prédominant de la tradition orale dans la culture arabe et la
supériorité de fait de l’historiographie israélienne due à un héritage européen
moderne.
La
résolution de partage du territoire de la Palestine votée par les Nations Unies
le 29 novembre 1947 a déclenché des accrochages qui ont mené à la guerre de
1948, une guerre totale qui à durée plus d’un an. A l’issue de cette guerre, il
y avait clairement un vainqueur et un vaincu. Mais cette victoire n’est pas une
victoire comme les autres, car elle cache une tragédie immense, qui a un impact
direct sur la capacité du vaincu à écrire son propre récit historique.
Jusqu’aux nom des villages rayés de la
carte
La
victoire israélienne de 1948 n’est pas une victoire classique. Elle a suivi une
guerre d’autodéfense entraînant l’expulsion « de centaines de milliers de
Palestiniens », selon l’expression convenue, et l’avortement d’un Etat
palestinien. 1948, c’est avant tout une
tragédie humaine de premier plan : 80 à 85 % des villages arabes passées
sous contrôle israélien on été tout simplement rasés, leur population chassé,
et ce en dehors de tout fait de guerre. Parmi les onze villes palestiniennes
tombées, cinq on connu une dépopulation et une expulsion totale ; il
s’agit de Tibériade, Safad, Bir Sabaa (Bersheva), Bissan, Majdal. Dans cinq
autres villes, seule une petite minorité de la population a pu subsister. Une
seule petite ville, Nazareth, qui ressemblait plutôt à un gros village, a été
épargnée, ceci pour éviter de provoquer le Vatican et l’opinion publique
occidentale et chrétienne. Ces villages, comme la plupart des quartiers arabes
des villes, ont été rasés pour effacer toute trace ou tout signe d’un passé
arabe. L’historien Meron Benvenisti a écrit en détail le processus systématique
qui a permis de rayer jusqu’au nom de ces villages de la carte.
Un patrimoine dévalisé :
Cette
destruction socioculturelle a privé les Palestiniens de ce qui représente
l’incubateur du patrimoine culturel : c’est dans les villes de Jaffa et
Haïfa et les quartiers arabes de Jérusalem-Ouest que se trouvaient les
bibliothèques, les archives, la presse et les imprimeries, les registres du
cadastre, mes maisons d’édition et les centres culturels, les cinémas et les
théâtres. Entre les mois d’avril et mai 1948, la presse palestinienne, source
de première importance, a été confisque et détruite, les événements de la
guerre n’ont plus été couverts à partir de cette date.
La
totalité du patrimoine culturel écrit a été dévalisée, les archives des
conseils locaux, celles des hôpitaux, des écoles, les bibliothèques privés, les
papiers de famille et les mémoires personnels. Je citerai ici les archives et
documents de grands intellectuels ou romanciers palestiniens tels que Georges
Antonius, Aouni Abdel Hadi, Henri Cattan, Mustapha Mourad Eddbagh, et bien
d’autres…
Enfin
les archives de la seule organisation militaire palestinienne, le « Jihad
El Mougaddas », ont également été confisquées. Une partie de ces archives
est tombée aux mains des israéliens, tandis que la partie la plus importante a
été confisquée par l’armée jordanienne, lors de l’attaque du quartier général
de l’armée palestinienne dans les deux villages voisins de Birzeit et de Ain
Sinia, en juillet 1948. Personne ne sait jusqu'à aujourd’hui où ont disparu ces
archives. Lorsque les forces israéliennes sont entrées à Jérusalem en 1967, la
famille Husseini a brûlé un certain nombre de papiers par crainte de
représailles de l’armée. Enfin tout ce qui restait de ces archives, conservé à
la Maison de l’Orient, a été confisqué le 1er juin 2001. Le problème de la perte des archives et des
documents palestiniens n’est pas spécifique à la guerre de 1948. L’héritage
politique et culturel des Palestiniens a, comme leur terre, toujours été
l’objet d’usurpations. Ainsi Israël a confisqué les documents du mouvement
national et de la société palestinienne qui se trouvaient dans les locaux des
administrations jordanienne en Cisjordanie et Egyptienne dans la bande de Gaza.
Ces documents ont été transférés en Israël
où ils sont devenus partie intégrante des archives de l’État hébreu (State Archives) conservées dans les
souterrains de l’immeuble qui abrite le gouvernement israélien. Les chercheurs
palestiniens, et les Palestiniens en général, propriétaires de ces documents,
n’y ont pas accès.
Des archives confisquées ou
interdits d’accès.
En tant
qu’historien palestinien, il me faut évoquer les problèmes rencontrés et les
dangers courus par les chercheurs palestiniens pour préserver les documents du
mouvement national palestinien sous occupation israélienne, comme les documents
de l’Intifada. A plusieurs reprises en outre, les forces d’occupation ont
incendié intentionnellement et criminellement les bureaux des registres et des
tribunaux (à Naplouse et à Jérusalem). Rappelons aussi que l’un des objectifs
de l’occupation de Beyrouth était de confisquer les archives du Centre d’Etudes
Palestiniennes. Les chercheurs palestiniens et arabes sont d’ailleurs
confrontés au fait que les archives arabes, militaires ou politiques,
concernant la guerre de 1948, sont strictement interdites dans les pays arabes
qui ont participé à la guerre.
Destruction,
confiscation et inaccessibilité des sources écrites : cette situation
d’impasse ne laisse d’autre issue au chercheur que de se tourner vers les
sources orales. Cela explique partiellement l’échec des historiens palestiniens
qui n’ont pas eu recours aux témoignages pour écrire l’histoire de la Nakba. Ce
n’est pas par hasard que le livre volumineux de l’historien palestinien
« Aref el Aref » qui à travaillé en s’appuyant sur des sources
orales, reste encore le meilleur ouvrage palestinien sur cette guerre, malgré
ses lacunes et ses faiblesses. Il ne disposait en effet que des moyens très
simples, et a publié son livre bien avant l’ouverture des archives en 1970,
bien avant que ne paraissent les nombreux livres disponibles sur la question. En plus de la perte de leurs archives, des
sources écrites et de leurs bibliothèques, les historiens palestiniens ont vécu
les contraintes d’un quotidien de survie qui a paralysé la vie intellectuelle
durant des années.
Les
historiens ont souligné la singularité de ce phénomène d’effacement. L’étendue
de la destruction subie par le peuple palestinien en 1948, une destruction
multiforme, a toujours été sous-estimée, y compris du côté des historiens
palestiniens et arabes.
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